mercredi 1 juin 2005

LA TRIBUNE de L' Expansion

LA TRIBUNE de L' Expansion26 janvier 1990
La COB s'intéresse de près à un marché d'actions sur Minitel
Doté du label " point chance " du ministère de l'Industrie. le Centre d'ingénierie pour l'introduction boursière (CIIB) vient de lancer un marché d'actions sur Minitel.
La COB s'est saisie du dossier
Un autre marché d'actions non réglemenlé pour investisseurs appréciant le risque ". Si Jean Salwa voulait mettre la puce à l'oreille de la COB, il ne s'y serait pas pris autrement en plaçant cette phrase en exergue de sa lettre confidentielle. De fait, la COB semble s'intéresser de près aux activités du Centre d'information et d'introduction boursière pour les PME-PMI (CIIB), à sa Lettre des nouvelles affaires et à son service télématique 3615 CIIB.
Le gendarme de la Bourse prend l'affaire très au sérieux, estimant qu'il pourrait y avoir violation des règles de l'appel public à l'épargne et même démarchage illicite. La COB pourrait saisir les services de France Telecom afin qu'ils mettent en demeure l'éditeur du service télématique de cesser ses activités.
Le gendarme de la Bourse peut aller plus loin encore en transmettant le dossier au juge, l’ouverture d’une instruction à France Telecom devenant alors automatique.
Jean Salwa est un enfant de la Bourse. Grouillot d’agent de change à quatorze ans, le président du CIIB n’a jamais quitté le Palais Brongniart. Depuis une dizaine d’années, Jean Salwa est un chasseur d’entreprises pour la Bourse et dispose à ce titre du très officiel label " point chance " délivré par le ministère de l’Industrie.
En 1982, Jean Salwa militait pour la création du second marché à la tête du Centre d'information boursière avec l'appui du syndic des agents de change, Yves Flornoy. En 1984, toujours dans la même optique, il fait la promotion du " troisième marché" et conseille à des entrepreneurs de PME d'introduire à petite dose leur capital sur le hors-cote. Il estime alors que pas moins de 10.000 PME pourraient alimenter le hors-cote et qualifie le " troisième marché de meilleure antichambre du second marché". De fait, Jean Salwa peut faire valoir aux PME 1a réussite exceptionnelle de SMT-Goupil, un de ses " poulains ". Mais, déjà en 1986, la COB menait les investisseurs en garde : "Les entreprises introduites par Jean Salwa sont parfois en difficulté ".
Aujourd'hui, Jean Salwa va plus loin. Il vient de créer un " quatrième marché ". Il concerne les entreprises susceptibles de s'introduire sur le hors-cote. Pour y investir, il faut, moyennant finance, adhérer à un club, être pourvu d'un code confidentiel, et composer le 3615 CIIB. Jean Salwa clame haut et fort qu'il n'y a pas appel public à l'épargne, en soulignant qu 'il n' est pas question que son club réunisse plus de 300 personnes. "Il n'y a pas épargne de proximité tout juste peut-on parler d'investissement de voisinage ", explique-t-il. La COB semble donc avoir une approche plus large de l'appel public à l'épargne que celle de Jean Salwa.
Le gendarme de la Bourse qui a déjà accroché un service Minitel (3615 Winner) et une lettre confidentielle (Aqumin) à son tableau de chasse pourrait, avec le CIIB, faire d'une seule pierre deux coups.
PIERRE-HENRI DE MENTHON

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